Glyphosate : Quelles alternatives ?

En novembre 2017, Emmanuel Macron promettait d’interdire l’usage du glyphosate : « dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard, dans trois ans ». Où en sont actuellement ces alternatives et il y a-t-il un risque que cette interdiction débouche sur l’utilisation d’un autre produit phytosanitaire, suspecté lui-aussi d’être nocif ?

 

Une fois interdit, par quoi sera remplacé le glyphosate ? Cet herbicide total, contenu notamment dans le Roundup, a la particularité de tuer tous les types de végétaux et de nettoyer intégralement un terrain. Il est utilisé dans l’agriculture pour se débarrasser des herbes non désirées afin de laisser place à la pousse des graines semées.

En novembre 2017, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a publié un rapport consacré aux alternatives au glyphosate. Ce rapport évoque notamment le « désherbage chimique en culture » autre que le glyphosate, soulignant que : « contre les vivaces, c’est l’alternative la plus généralisable ». Parmi les herbicides évoqués se trouvent notamment des produits à base de fluroxypyr, de clopyralid ou encore de metsulfuron. Mais certains de ces produits chimiques font déjà l’objet de polémiques quant à leur toxicité sur la santé humaine notamment le fluroxypyr. Le rapport de l’INRA convient d’ailleurs que : « ces alternatives chimiques pourraient être compromises en cas d’évolution restrictive de la réglementation sur l’usage des herbicides en culture ».

Un désherbant « naturel » testé par une entreprise bretonne

Actuellement, un désherbant « naturel » à base de végétaux est en développement en France. Produit par l’entreprise des Côtes-d’Armor Osmobio, cette substance serait, selon les tests réalisés par l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), totalement inoffensive sur l’homme et l’environnement. Jacques Le Verger, fondateur de l’entreprise Osmobio et diplômé en agronomie assure que l’efficacité de son produit est « équivalente à celle du glyphosate » et qu’il est testé avec succès par la Direction des routes de l’Ouest. Cette substance serait, selon son concepteur, adaptée à l’utilisation des particuliers mais pas encore à celle des agriculteurs. Elle n’est pas encore disponible sur le marché car l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ne l’a pas homologuée.

Un panachage de différentes techniques préconisé

Enfin, pour se passer du glyphosate et des autres produits phytosanitaires, l’INRA conseille la mise en place de différentes pratiques agricoles telles que la rotation des cultures, l’implantation de jachères, un travail du sol avec des outils adaptés ou encore le paillage du sol. L’organisme préconise notamment un « panachage » de ces pratiques. Le rapport de l’INRA explique que : « l’usage ou non du glyphosate n’a aucun impact sur le rendement de la culture suivante ». Malgré tout, ces méthodes alternatives présentent des inconvénients : elles affectent notamment la structure des sols et peuvent accroître leur érosion, nécessitent des dépenses d’énergies et de temps plus conséquentes et ne sont pas toutes adaptées aux grandes exploitations.

Ainsi, il existe dès aujourd’hui des alternatives crédibles au glyphosate et le choix de l’utilisation de celles-ci entre dans une volonté d’orientation plus générale de l’agriculture française.

Sébastien Ortiz.

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