L’économie bleue pour sauver la pêche

Entre l’exploitation des zones de pêche par les puissants cargos de pays éloignés, la pêche locale se retrouve en difficulté. En complément de l’économie verte, de plus en plus de pays se réunissent et mettent en place l’économie bleue pour une pêche durable.

 

L’économie bleue, c’est un objectif « zéro déchet ». La pêche équitable est l’un des points importants présentés par son fondateur, Gunter Pauli. Ce fonctionnement se fonde sur une économie circulaire qui valorise le local. Pour la pêche, plusieurs choses peuvent être mises en oeuvre : mettre en place une organisation qui aide les bateaux locaux ou reproduire la pêche sélective des animaux marins sur les bateaux. En effet, pour se nourrir, les baleines produisent des bulles pour faire remonter leurs proies les moins lourdes et laisser en bas les femelles, porteuses d’oeufs. Ce système protège alors le cycle de reproduction.

 

Les Seychelles exemplaires

De plus en plus de pays oeuvrent pour la mise en place de cette nouvelle économie. Canada, Japon, Kenya, Royaume-Uni, Italie… Les conférences fleurissent et la mise en place de divers plans se développent. Mais les Seychelles ont un temps d’avance sur le financement du projet.

 

Déjà en 2015, James Michel, président seychellois, déclarait : « Au cours des derniers siècles, nos océans n’ont pas été considérés comme des espaces prioritaires en termes de développement durable. Ils ont plutôt été des sources de concurrence pour l’extraction des ressources. » Face aux difficultés de concurrence du pays, le concept d’économie bleue était déjà en marche. Fin octobre, les Seychelles sont alors devenues le premier État du monde à déclarer une « obligation bleue ». Pour développer cette pêche durable, le pays a dû emprunter 15 millions de dollars à trois grandes entreprises de gestion financières. Mais ce plan est particulièrement important pour les Seychelles. La pêche étant le deuxième secteur économique du pays, les politiques n’ont d’autre choix que d’aider leurs propres bateaux afin d’évincer les plus gros armements qui pêchent sans autorisation.

 

Un développement important

Les Seychelles devraient bientôt être rejoint dans le développement de l’économie bleue. Toujours en Afrique compte énormément de ressources bleues. Le poids géopolitique des transactions de pêcherie est un problème important. Le plan bleu pourrait donc être un frein à la pêche illégale qui, avec l’exploitation clandestine de la forêt, fait perdre 42 milliards d’euros au continent, chaque année.

 

Côté européen, l’Espagne, la Grèce, l’Italie et la France sont de bons élèves, le chiffre d’affaires serait de 566 milliards. Ici encore, l’investissement n’est pas anodin. La mer Méditerranée serait en surpêche.  En 2016, la France s’intéressait déjà au problème, la loi sur l’économie bleue portée par le député PS Arnaud Leroy avait été adoptée. La coopération de pêche artisanale y voyait alors « une avancée majeure ». Aujourd’hui, c’est l’Europe toute entière qui se réunit dans diverses conférences sur l’économie bleue. En octobre, à Bruxelles ou encore ce mardi, aux assises de l’économie de la mer de Brest… Grâce à ces réunions, 6,14 milliards d’euros devraient être alloués au Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) entre 2021 et 2027.

 

Bien sûr, ce développement s’étend aussi en Amérique et en Asie. La semaine dernière, le Canada et le Japon se sont réunis au Kenya pour la première conférence internationale sur l’économie bleue durable. L’un des points s’attardait alors sur la création de collectivités côtières sécuritaires et résilientes, un moyen de résister au pillage des navires. Evidemment, l’objectif de l’économie bleue est également de proposer une pêche durable et donc plus respectueuse de l’environnement.

Olympia Roumier

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