Qui est vraiment responsable de la pollution ?

Pour rédiger cet article, je suis partie d’un tweet de ma camarade Nathalie Nikiforva. Ce tweet mettait en lumière un article du Guardian qui s’appuyait sur une étude menée par « Break Free from Plastic ». Cette étude, menée sur l’ensemble de la planète, se concentrait sur la collecte de déchets, l’identification des marques produisant ces déchets.

 

Voici le tweet en question :

 

Pour la deuxième année consécutive, le collectif mondial Break Free From Plastic a organisé une collecte de déchets à l’échelle mondiale. Ce sont 72 541 volontaires mobilisés dans 51 pays du monde qui ont collecté 476 423 déchets plastiques. De cette collecte colossale, les membres du collectif ont remarqué que 43 % de ses déchets étaient encore marqués d’une inscription indiquant son origine, en somme la marque utilisant cet emballage plastique.

Cette collecte à grande échelle a pour but de traquer les entreprises responsables de la pollution plastique dans le monde entier. En réunissant les données acquises aux quatre coins du monde, le collectif a ainsi pu identifier les marques les plus présentes sur les emballages retrouvés et donc les entreprises les plus responsables de la pollution aux emballages plastiques.

Comparés à l’année dernière les résultats sont alarmants, pour presque autant de volontaires actifs dans cette étude, le nombre de déchets récoltés à été multiplié par deux et les trois entreprises les plus polluantes de 2018, restent celles de 2019.

 

A l’issu du traitement des données, le collectif a produit un classement des entreprises les plus polluantes  :

  • Coca-Cola : 11 732 emballages plastiques dans 37 pays différents
  • Nestlé : 4 846 emballages plastiques dans 31 pays différents
  • Pepsico : 3 362 emballages plastiques dans 28 pays différents
  • Monderez International : 1 083 emballages plastiques dans 23 pays différents
  • Unilever : 3 328 emballages plastiques dans 21 pays différents
  • Mars :  543 emballages plastiques dans 20 pays différents
  • Procter&Gamble : 1 160 emballages plastiques dans 18 pays différents
  • Colgate Palmolive : 642 emballages plastiques dans 18 pays différents
  • Philip Morris International : 2 239 emballages plastiques dans 17 pays différents
  • Perfetti Van Melle : 1 090 emballages plastiques dans 17 pays différents

 

À noter que ce classement s’intéresse au facteur d’étendue de la pollution. Ainsi, le classement est fait en fonction des entreprises polluant dans le plus grand nombre de pays.

Coca-Cola est, pour la deuxième année consécutive, le plus gros pollueur aux emballages plastiques de la planète. Break Free From Plastic met aussi l’accent sur l’immense avance qu’a l’entreprise sur ses « concurrents » de pollutions, a elle seule l’entreprise de boissons pollue plus que Nestlé, Pepsico et Moderez International réunis.

L’autre fait illustré par ce triste classement est que le secteur agroalimentaire reste celui qui produit le plus grand nombre de déchets plastiques dans la nature. Le top 4 des entreprises polluantes est ainsi uniquement composé d’entreprises de ce secteur d’activités, le classement compte totalement 6 sociétés issues du monde de l’agro-alimentaire. Ensuite vient le secteur de l’hygiène et des produits d’entretien incarné par les multinationales que sont Unilever, Procter&Gamble et Colgate Palmolive.

 

À noter tout de même que McDonald’s sort par exemple de ce classement. Peut-être un élément à mettre en lien avec l’abandon des pailles de la part du géant du fast food, comme le point encore une fois Nathalie Nikiforva :

 

Rien d’étonnant dans ces constats quand on regarde le type de déchets retrouvés par les membres de cette action :

  • 59 168 sacs en plastiques
  • 53 369 sachets en plastiques
  • 29 142 bouteilles plastiques

 

Autant de formes d’emballages, que l’on retrouve certes dans de nombreuses industries, mais qui dans les secteurs de l’agro-alimentaire et de l’hygiène sont présentes en masse. En effet, la plupart de ces produits sont à usage unique, tout comme leurs emballages. Une fois le produit consommé, l’emballage est jeté, parfois recyclé, mais également transporté à l’étranger comme le pointe l’étude de Break Free From Plastic.

 

Finalement, cette étude peut être mise en lien avec un autre rapport de Greenpeace qui met en lumière la responsabilité des enseignes de grandes distribution dans la pollution aux emballages.

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