Plastique : on étouffe !

Alors que l’environnement mondial croule sous des tonnes de plastique, certains aspirent à une société “no-plastique”. S’il paraît difficile aujourd’hui de s’en passer totalement, certains pays tentent de le limiter, comme le Rwanda. Un choix politique qui protège, dans une certaine mesure, son environnement et ses habitants des méfaits de cette matière de plus en plus controversée.

Alerte au plastique, jusque dans nos assiettes !

Il n’y a pas besoin de chercher très loin pour trouver des images où l’on voit le plastique envahir notre environnement. Les exemples ne manquent plus : on en trouve sur le bord de nos routes, au-dessus des mers, au fond de nos océans, et même sur la banquise de l’Arctique. Le plastique s’est invité partout : l’eau, l’air, la mer, la terre ; et même dans notre nourriture.

Image Libre de Droit

En mars dernier, une baleine était retrouvée mourante au large des Philippines, avec 40kg de plastique dans l’estomac. Mais il n’y a pas que les baleines qui se remplissent de plastique. Peu à peu, nos corps s’imprègnent de cette matière toxique.

Des emballages alimentaires aux bouteilles d’eau, en passant par le sel ou aux fruits de mer, chargés en microparticules, notre alimentation est remplie de plastique, qu’on le veuille ou non. Chaque semaine, nous avalons en moyenne 5 grammes de plastique, l’équivalent d’une carte de crédit, comme le montre un rapport de WWF réalisé par l’université de Newcastle (Australie).

Faisons le compte : A la fin de l’année, la note pèse déjà plus lourd : 240g, soit 2,4kg au bout de dixans ; sans compter les centaines de milliers de microparticules de plastique que l’on respire chaque jour.

Les effets nocifs du plastique sur notre santé et notre environnement

Cette pollution au plastique toucherait même les fœtus : selon un rapport publié en juin 2013 par Environmental Defence, on trouve une centaine de produits chimiques présents dans certains plastiques dans le cordon ombilical des nouveau-nés.

Dès ses premières secondes, le fœtus se trouve contaminé par cette pollution présente dans le liquide amniotique. Même présent à faible dose, ce mélange de perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A, pesticides, solvants…) risque d’affecter le futur appareil génital et
reproducteur du futur bébé, aussi bien que son comportement, selon les chercheurs de l’Inserm en 2017 .

Si on ne sait pas encore très bien quel est l’impact de cette pollution sur notre corps, le plastique met en péril l’environnement qu’il touche : les toxines présentes dans du plastique ingérées par les animaux affectent leurs systèmes immunitaires, tandis que les microplastiques modifient les conditions du sol, au point de mettre aussi en danger la flore.

Une nature sans plastique : le défi du Rwanda

Cela fait maintenant 14 ans que le Rwanda a fait le choix d’une société sans sac plastique : en 2004,les sacs en plastique ont été définitivement interdits. Depuis, même à Kigali, dans la capitale, il est
impossible d’en apercevoir un seul. Une personne surprise en possession d’un sac plastique peut recevoir une contravention d’une centaine d’euros, voir même aller en prison si celle-ci récidive.

Cette interdiction représente une vraie avancée en matière d’écologie, quand on sait qu’un sac plastique peut mettre jusqu’à 450 années pour se dégrader. D’autre part, le pays organise chaque mois l’ « Umunganda », une journée obligatoire pour assainir l’environnement. Depuis 2008, les 18-65 ans ramassent tous les déchets : le pays est ainsi devenu le plus propre d’Afrique.

Si ces mesures peuvent paraître drastiques, la politique du pays a payé. Il est même devenu un modèle pour d’autres pays en Afrique: la Tanzanie, le Kenya, le Sud-Soudan, le Burundi, le Maroc et d’autres encore ont adopté la même politique du « sans-sac plastique ».

Alors après eux, pourquoi pas nous ?

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