Informer sur les réalités de l’industrie agroalimentaire, bientôt mission impossible ? Suite à la dernière vidéo de l’association L214, tournée dans le Finistère, la préfecture du département a publié un communiqué qui pose question. « L’intrusion dans les élevages de militants antispécistes, accompagnés ici ou là de journalistes, comme on a pu le constater récemment, ne saurait être tolérée. »
Réunion le 8 novembre des organisations de producteurs, en présence de parlementaires et de représentants de la chambre d’agriculture du Finistère pour évoquer la situation des filières professionnelles d’élevage.
Plus d’informations sur notre site : 👉https://t.co/QsOmCotIoN— Préfet du Finistère (@Prefet29) November 18, 2019
Ces tentatives d’intrusion dans les élevages se sont multipliées ces dernières années. Dxe, L214 ou 269 Libération animale, ils participent, souvent de manière illégale, à informer les consommateurs sur la production industrielle de viande. Parfois, les journalistes accompagnent ces militants. Le communiqué de la préfecture met en accusation les militants, qui se heurtent souvent à la loi (certains ont d’ailleurs déjà été condamnés).
Mais ce communiqué inclus aussi les journalistes. Or, ils suivent seulement des militants sans participer à cette action. Ils contribuent à la médiatisation d’un phénomène qui concerne toute la population. Les syndicats qui ont mené des manifestations sur le thème de « l’agribashing » intègrent ces pratiques militantes dans leurs revendications, dénonçant ces pratiques journalistiques en conférence de presse. Mais ils participent aussi à stigmatiser les journalistes qui ne font que couvrir cette actualité.
Quentin Danjou