Les « pisseurs de glyphosate » portent plainte contre les fabricants de pesticides

22 militants bretons ont déposé plainte à Saint-Brieuc mardi 20 novembre, après avoir découvert de fort taux de glyphosate dans leur urine. Ils s’inscrivent à la suite des « Faucheurs Volontaires » ayant initié une action judiciaire en Ariège en octobre dernier.

3,5 nanogrammes par millilitre. Parmi les analyses d’urine des 22 membres du collectif PIG, « Pisseurs involontaires de glyphosate », c’est le plus haut taux de pesticide qui ait été relevé. Par mesure de comparaison, ils ont choisi la norme européenne concernant l’eau potable, elle est fixée à 0,1 ng/ml. Le constat est inquiétant : cet homme est 35 fois au-dessus des standards.

Le système d’analyse d’urine n’est pas neuf. En 2016 déjà, rappelle Reporterre, 48 eurodéputés y avaient déjà procédé. Et rebelote en 2017, lorsque 30 personnalités françaises s’alarmaient des résultats. Ce qui est nouveau, souligne toutefois le Journal de l’environnement, c’est l’action en justice. Le mouvement a été lancé par les « Faucheurs volontaires d’OGM », un collectif qui lutte contre les pesticides depuis 1997. Le mois dernier, 53 arriégois avaient porté plainte au tribunal de Foix, pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteintes à l’environnement. Ce ne sont pas les institutions qui sont visées, mais bien les dirigeants des entreprises fabriquant du glyphosate.

Les faucheurs et les pisseurs ne comptent pas s’arrêter là. Pour eux, ces premières actions judiciaires marquent le début d’une large offensive judiciaire, la « campagne glyphosate »(lien). Ils réclament l’interdiction rapide de ce pesticide, classé « cancérigène probable » par l’OMS, non satisfaits du délai de trois ans annoncé par le gouvernement. Et à terme, les PIG envisagent l’abandon de tous les pesticides.

Ce pesticide symbolique et maintenant bien connu du public ne doit pas masquer la réalité de tous les autres pesticides présents partout dans notre environnement des champs à notre assiette…
– Site internet des PIG

Pour atteindre leurs objectifs, ils veulent inonder la justice de plaintes, toutes basées sur des analyses d’urine. Sur le site internet des pisseurs, des groupes locaux bretons se mettent en place. Sur la carte interactive du collectif, près de 500 petits points colorés ont déjà essaimé, des volontaires pour une prochaine salve de plaintes.

 

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