Les départements champions du glyphosate

L’association Générations futures vient de décerner ses “Glyph’Awards”, une récompense ironique décernée aux départements qui ont acheté le plus de glyphosate en 2017. Avec un seul but, encourager les agriculteurs à se passer de cet herbicide.

 

Réduire la consommation de pesticides de 25% d’ici 2020. Telle est la volonté du gouvernement avant une sortie définitive en 2021. L’Europe ayant reconduit l’autorisation jusqu’en 2023, la France met déjà en place différentes mesures.  Par exemple, l’usage par les collectivités de ce désherbant dans les espaces publics est interdit depuis janvier 2017. Toutefois, la transition semble difficile. Le constat de l’association Générations Futures reste alarmant. Le Vaucluse arrive en première position des départements consommateurs de glyphosate, avec 1,25 kilos de glyphosate acheté par hectare de surface agricole en 2017. Une région dominée par les exploitations fruitières. Le département de la région PACA est suivi sur le podium par La Réunion et La Martinique où l’utilisation du glyphosate reste importante dans le traitement de la canne à sucre et des bananes.

L’association encourage les chambres départementales d’agriculture à ne plus jamais recevoir cette distinction en alertant les agriculteurs. Pour cela, près de 700 000 lignes d’informations ont été analysé dans la base de données des ventes de distributeurs (BNVD).

 

Le glyphosate prisé dans les départements viticoles

Le type d’agriculture et les habitudes professionnelles varient en fonction des départements. La consommation étant plus importante dans les régions viticoles : le Bordelais, le Gard, l’Hérault, la Champagne. Mais aussi les régions de grande culture à l’instar de la Somme ou encore l’Aube et la Marne pour les céréales et les betteraves.  

Un classement qui reste indicatif sur l’exposition des populations à des produits cancérogènes. La BNVD ne prend pas en compte les ventes sur internet et à l’étranger. Par ailleurs, un produit n’est pas forcément utilisé dans la ville d’achat.

L’association Générations futures a également réalisé un classement des perturbateurs endocriniens. Des substances qui agissent sur le système hormonal tout en altérant les fonctions de l’organisme. L’Aube et la Gironde y figurent dans les deux premières places. Cette distinction annuelle qui met en avant les départements “mauvais élèves” martèle les dangers du glyphosate classé comme probable cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer tout en étant suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

Actuellement, les alternatives sont peu nombreuses et les obstacles considérables à surmonter. Un centre de ressources répertoriant les pratiques alternatives va voir le jour, tout comme la nomination d’un délégué interministériel pour un suivi efficace.

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