Déforestation au Brésil : Bolsonaro détruit l’Amazonie, Greenpeace et les indigènes s’indignent

Alors qu’une nouvelle étude de l’Institut national de recherches spatiales brésilienne révèle une déforestation historique de l’Amazonie, de nombreuses voix s’élèvent contre la politique anti-environnementale menée par le président brésilien, Jair Bolsonaro.

Une dépêche AFP, publiée ce 18 novembre à 17H40, reprise par les grands médias nationaux (France Info, L’Express, France Culture), annonce la nouvelle : « Brésil : la déforestation en Amazonie au plus haut depuis 2008 ».
L’agence de presse fait référence à un nouveau rapport de l’« Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais » (INPE), l’Institut national de recherches spatiales brésilienne. En s’appuyant sur les données satellites, le centre de recherche, qui dépend de Ministère des Sciences et Technologies du Brésil (MCT), fait part de ses craintes concernant l’avenir du « poumon de la planète ». Ainsi, le rapport, images à l’appui, explique que : « la déforestation en Amazonie a atteint 9 762 km² entre août 2018 et juillet 2019 ».

Capture d’écran d’un tableau de l’étude menée par l’INPE

Une augmentation de près de 30% par rapport au taux de déforestation calculé en 2018 (7 536 km² d’hectares de forêt détruit). En cause des incendies de plus en nombreux. L’institut avait comptabilisé, entre janvier et septembre, près de 66 750 départs de feux. C’est presque autant  que sur l’ensemble de l’année 2018 : 68 345 cas.

 

Greenpeace monte au créneau contre la France et Bolsonaro…

Dans sa communication, Greenpeace n’a pas tardé à utiliser ces chiffres pour faire passer leur message. Sur Twitter, l’ONG environnementale dénonce l’impact de la culture de soja sur ce phénomène de déforestation : 60 000 tonnes de soja venues du Brésil auraient été ainsi exportées en France dans la journée de lundi, alors même que sa culture participe à la destruction de l’Amazonie. 

L’association cible également la politique du président brésilien, Jair Bolsonaro. Dans un communiqué, publié sur son site, Greenpeace déplore un programme politique « anti-environnemental » : «Le gouvernement (…) détruit pratiquement tout le travail accompli au cours de la dernière décennie pour protéger l’environnement, il contredit toute ambition du pays en matière de lutte contre la déforestation, favorise l’impunité des auteurs de crimes contre l’environnement et encourage la violence contre les peuples autochtones ».

« Nous ne pouvons pas continuer à lutter seul »

Hasard du calendrier, la publication de ce nouveau rapport alarmant sur la situation de l’Amazonie s’inscrit dans un contexte tendu. Le gouvernement d’extrême droite n’est pas seulement critiquer par les ONG environnementales, il fait également face à une levée de bouclier de la part des autochtones. Motivés par la libération de Lula, fervent défenseur du mouvement des sans-terres, la population indigène a lancé un appel au secours auprès de la communauté internationale pour défendre « l’Amazonie et ses peuples ».

Lors d’une conférence de presse, Sonia Guajajara, porte-parole de l’APIB, l’Assemblée des Peuples Indigènes du Brésil qui représente 305 ethnies a déclaré : « Le discours de haine et de violence de Bolsonaro incite la société à perpétrer des actes contre les indigènes, nous ne pouvons pas continuer à lutter seuls ». Huit dirigeants de l’APIB ont entamé le 17 octobre une tournée dans douze pays européens après avoir participé au synode sur l’Amazonie qui s’est tenu au Vatican.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *