Gaspillage alimentaire : l’impact inquiétant sur l’environnement

Chaque année, un tiers des aliments produits sur la planète sont perdus ou gaspillés d’après l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. De la production à la consommation, cela représente 1,3 milliard de tonnes par an.

Quand on parle de gaspillage alimentaire, le consommateur est souvent pointé du doigt. Mais en réalité, le problème est bien plus large. D’après l’ADEME, en 2016, 32 % du gâchis se situe au niveau de la chaîne de production, 21 % lors de la phase de transformation et 14 % pendant la distribution. La restauration collective (établissements scolaires, Ehpad, etc.) et commerciale (restaurants, hôtellerie, etc.) représente 14 %. Et la consommation à domicile 19 %.

 

Le gaspillage en restauration collective

Dans ces établissements, 17% des quantités préparées sont perdues. C’est ce que révèle l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

 

L’organisme a réalisé les moyennes par gramme, par personne et par repas dans différents lieux de restauration collective. À commencer par l’école élémentaire où 120 grammes de nourriture par personne et à chaque repas sont jetés. La moyenne la plus basse est attribuée aux entreprises (75 g). La plus haute moyenne à l’hôpital (175 g).

 

Des inégalités par pays et par produits

C’est en Asie centrale et en Asie du Sud que l’on constate le plus de pertes d’aliments selon la FAO. D’après l’organisme des Nations Unies, cette région du monde représente 20% de pertes alimentaires. C’est un peu moins pour l’Amérique du Nord et l’Europe qui se situe à 15,7%.

Quant aux denrées alimentaires perdues, ce sont les racines, tubercules et cultures oléagineuses (colza, noix, amande, sésame, arachide) qui arrivent en tête de ce triste classement (25,3%). Suivent les fruits et légumes (21,6%), et les produits d’origine animales (11,9%).

 

Le coût environnemental du gaspillage alimentaire

L’empreinte carbone du gaspillage alimentaire est non négligeable. Selon le même rapport de l’ADEME, chaque année, 15,3 millions de tonnes d’aliments sont jetés chaque année en France.   La valeur théorique de ces produits est estimée à 16 milliards d’euros. Ce qui représente 3% de l’ensemble des émissions de l’activité nationale.

Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le troisième plus grand pays du monde. C’est l’estimation réalisée par la FAO. Dans ce même rapport, l’agence spécialisée de l’ONU estime que 7% du total des émissions de gaz à effet de serre sont causées par les pertes et gaspillages alimentaires. Autre chiffre évocateur : 28% des terres agricoles mondiales servent à produire des aliments qui finissent à la poubelle…

Jeter de la nourriture à la maison, à la cantine ou au restaurant a aussi un impact sur les ressources en eau. Toujours d’après la FAO, 250 km3 d’eau sont associées au gaspillage alimentaire. Soit environ 6% de la totalité des prélèvements d’eaux de surface et d’eaux souterraines.

 

Des solutions à encourager

L’incitation à la réservation en restauration collective et le don alimentaire aux associations sont deux solutions pour lutter contre ce phénomène. Améliorer la qualité des repas en restauration collective permettra aussi d’éviter de jeter autant de nourriture. Des recommandations et des idées mises en avant par le Gouvernement, notamment le ministère de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire. 

De son côté, France Nature Environnement donne 50 astuces pour éviter de gaspiller. La fédération se disant « pleinement consciente de l’impact du gaspillage alimentaire sur l’environnement ».

 

Noé Couture

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *