En mer la surpêche ne cesse d’augmenter

Un nouveau rapport sur la surpêche a été publié le 9 juillet dernier, par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La hausse de la pratique continue à toucher l’écosystème. Et entraîne l’extinction de certaines espèces.

 

La consommation de poisson a doublé en 30 ans, et cela ne va pas s’arrêter avec l’augmentation de la population. Selon la FAO, la production devrait évoluer de 18% d’ici 2030. Estimée en 2018 à 171 millions de tonnes pour la capture et l’aquaculture, elle pourrait atteindre les 201 millions.

Mais depuis une décennie la surpêche est constante. Un tiers des prises va aujourd’hui au-delà de ce qu’il est prudent de pêcher, contre un quart il y a 10 ans et seulement un dixième en 1974. Cette pêche industrielle joue sur le renouvellement des espèces.

 

« Cette hausse […] doit nous alerter »

 

La situation inquiète des ONG comme WWF, le fond mondial pour la nature. Pour Michele Kuruc, en charge de la délégation au sein du comité des pêches de la FAO : « Cette hausse constante doit clairement nous alerter. Malgré nos nombreux efforts pour résoudre ce sérieux problème, nous ne sommes pas en train de remporter la bataille. »

D’autant plus qu’elle bouleverse l’équilibre de l’écosystème marin. La surpêche entraîne le déclin de certaines espèces de poissons, mollusques, crustacés… Les principales zones touchées sont les littoraux de l’Europe de l’Ouest et de la Chine de L’Est. La chercheuse au CNRS Héloïse Berkowitz a écrit en 2014 un texte intitulé Le problème de la surpêche et sa gestion. Elle pointe certaines espèces de scombridés (famille de poissons comprenant les thons, les maquereaux, les thazards et les bonites) en voie d’extinction ou vulnérables. Cela concerne notamment le thon rouge du sud, le thon d’Atlantique, le thon obèse ou le makaire blanc. On peut également évoqué la rareté de la morue.

 

Des campagnes de pêches loin des côtes

 

Aussi, la diminution du poisson dans la mer conduit les professionnels de la pêche à ratisser très loin de leurs côtes. Le groupe de recherche internationale SEA around US a montré que les navires des 20 flottes de pêche les plus importantes (dont la Chine, Corée du Sud, Taiwan et l’Espagne) rallongent leurs déplacements. Aujourd’hui, la moyenne d’une campagne de pêche est de 4000 kms, soit deux fois plus qu’en 1950.

La rareté du poisson touche également les populations des pays les moins développés. La surpêche devient un sujet humanitaire pour les habitants des littoraux, dont manger du poisson est une question de survie au quotidien.

WWF appelle les Etats à trouver des solutions à cette pêche non durable. Elle demande également de condamner sévèrement toutes les pratiques illégales ou excessives.

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