Le Manta, futur dépollueur des océans

Aujourd’hui, 150 millions de tonnes de plastiques flottent à la surface des océans. Chaque année, environ 8 millions de tonnes de plastiques sont jetées à la mer. Pour remédier à ce fléau, le navigateur Yvan Bourgeon, président et fondateur de l’association The SeaCleaners, a eu l’idée de faire construire un géant des mers 100% autonome, le Manta, pour dépolluer les mers des déchets plastiques.

L’association The SeaCleaners, visant à lutter contre la pollution océanique et présidé par le skipper franco-suisse Yvan Bourgeon, a un projet de grande envergure : la fabrication d’un bateau nettoyeur autonome pour récolter, trier puis compacter les déchets plastiques jonchant à la surface des océans. Ce quadrimaran-nettoyeur sera propulsé par des moteurs électriques et des énergies renouvelables grâce à 200 m² de panneaux solaires, deux éoliennes et quatre hydroliennes. Le coût unitaire du premier Manta est estimé à 30 millions d’euros.

Intervenir dans les zones les plus polluées

Il hébergera un équipage constitué de 36 personnes qui pourront rester en mer deux mois. Un laboratoire scientifique sera présent sur le bateau pour permettre à l’équipage de géo-localiser, quantifier et caractériser les déchets en mer.

L’objectif est que le navire puisse intervenir dans les zones les plus polluées : en haute mer, le long des côtes ou encore dans les estuaires des 10 grands fleuves (Mékong, Yangtsé, Gange, Amazone…) où proviendraient 90% de la pollution plastique marine. Ainsi, le Manta naviguera principalement dans les eaux de l’Asie du Sud-Est, de l’Amazonie, du Nigéria et de l’Est de la Méditerranée. Des sonars à l’avant du bateau permettront de faire fuir les cétacés et autres poissons, permettant de protéger la faune marine.

Des déchets transformés en électricité

Ce navire serait capable de collecter 10 000 tonnes de macro-déchets plastiques par an. Avec ses 70 mètres de long, 49 mètres de large et 61 mètres de haut, le Manta pourra stocker 250 tonnes de déchets dans ses coques, soit une capacité de stockage de 600 m3. Une fois les déchets plastiques récoltés dans les coques du Manta, ils seront acheminés à l’intérieur du bateau nettoyeur grâce à un système de tapis roulants. Les plastiques valorisables seront ensuite séparés des autres débris et compactés en balle d’un mètre cube. Une unité de valorisation énergétique des déchets sera installée à bord afin de convertir les déchets recyclables collectés en électricité. Cette production d’énergie permettra de faire avancer le bateau.

Le Manta possèdera également deux grues afin de sortir les plus gros débris de l’eau, les stocker à bord, pour ensuite les déposer à terre où ils pourront être traités dans des filières spécialisées.

Un premier prototype du Manta devrait voir le jour d’ici la fin de cette année 2019. Le lancement des premiers bateaux en mer est prévu pour 2023. A long terme, d’ici 25 ans, une flotte de 100 Manta devrait naviguer sur les mers et océans pour récolter les déchets plastiques. Actuellement, le quart du Manta est financé…Alors, projet réalisable ou illusoire ?

 

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