Des bateaux pour nettoyer les eaux polluées

Depuis quelques années des particuliers tentent de créer des bateaux capables de nettoyer différents espaces marins. L’océan, les ports, les fonds marins, certains sont en cours d’essaie et d’autres commercialisés. Comment fonctionnent-ils ?

Le septième continent de plastique contient 80 000 tonnes de déchets plastiques et il ne va pas disparaître tout seul, il devrait même s’agrandir. En attendant, la vie marine est bousculée et cette pollution atterrie dans nos assiettes. Certains ingénieurs, étudiants ou associations du monde entier s’investissent donc dans la création de bateaux dépollueurs. Ils cherchent en profondeur, capturent à la surface ou aspirent les polluants liquides… Chaque invention a sa particularité.

Différentes méthodes

Breveté début 2017, le recyclamer est déjà commandé par des communes et gestionnaires de ports. Mis au point par trois copains de la Creuse, il est conçu pour les eaux non-mouvementées, comme les ports. Cette petite embarcation cherche à récupérer les déchets marins avant leur dissolution en microparticules. Il peut aspirer les plastiques flottants mais aussi écumer les nappes d’huile des moteurs de bateaux. En sachant, qu’un litre d’huile produit une nappe de 5000m2, cette fonction peut s’avérer importante. Le Recyclamer est également équipé de capteurs qui permettent de mesurer la qualité de l’eau.

En octobre, un bâteau a fait sa première démonstration. The Ocean Cleanup est une association créée en 2013 par Boyan Slat, un jeune néerlandais. Son premier objectif est alors de mettre en place un grand barrage flottant tirer par un bateau pour filtrer les déchets. L’objectif : en retirer 50 tonnes en un an. Seulement, la première tentative fin 2018 fut un échec. Les barrières flottantes ne dérivent pas assez rapidement et les plastiques s’échappent du U géant. Pour le moment, aucune solution n’est trouvée mais, le Néerlandais et ses ingénieurs sont toujours à la recherche d’une solution.

Un skipper a également cherché une solution à la pollution marine. Yvan Bourgnon, franco-suisse a créé le Manta. Une sorte de catamaran gigantesque équipé de tapis roulants, aspirateurs de déchets. Il pourrait alors en récolter 250 tonnes, les trier et les déposer dans un port avant de repartir en mer. Sur le même principe, deux français ont imaginés le Plastic Odyssey. Un catamaran, récupérateur mais cette fois-ci qui transformera les plastiques en carburant auquel le bateau fonctionnera en plus des énergies renouvelables.

Des produits écologiques

Ces bateaux ou prototypes sont naturellement pensés comme des outils écologiques. L’embarcation de la Creuse est conçue pour être autonome grâce à ses panneaux solaires intégrés. Aucune émission de CO2 n’est donc à prévoir. De plus, le tissu qui permet de récupérer les déchets liquides, est en bio-tissu d’écorce d’arbre. Le Manta, également équipé de panneau solaire, fonctionnera  avec des voiles et des éoliennes. Tout comme ce dernier, le Plastic Odyssey, aura également une chaîne de recyclage à bord de son bateau. Côté vie marine, le OceanCleanup et le recyclamer restent silencieux quand le Plastic Odyssey est équipé d’émissions sonores pour éloigner les poissons, et éviter la pêche accidentelle.

Des financements nécessaires

Cependant, ces robots créés à partir de petites initiatives ont besoin de ressources financières pour voir le jour. Les trois copains de la Creuse ont un prototype à faible coût, 3000 euros. Mais ils ont tout de même dû travailler avec des écoles pour développer le projet et signer un partenariat industriel avec EDF. Le jeune Néerlandais lui venait d’arrêter  ses études pour se consacrer à son association. Sans argent, il reçoit alors 40 millions de dollars en donations de diverses compagnies. Cela a donc permis de financer le projet. Mais les autres projets coûteux mettent plus de temps à voir le jour. Le catamaran transformateur de déchets devrait coûter 25 millions d’euros. Son tour du monde est prévu sur trois ans, départ en 2020. Le skipper franco-suisse, lui a pu récolter quelques fonds par crowdfunding avec son association SeaCleaners en 2016. Cela avait alors permis de financer les études et la création d’un prototype à échelle 1/80. Taille réelle, cette usine flottante devrait valoir au moins 2,5 milliards d’euros de construction, il faudra donc attendre plus longtemps pour son inauguration en pleine mer. En attendant, certains voient déjà plus grand. Les trois amis du Recyclamer aimeraient développer une plus grosse embarcation pour la haute mer mais aussi développer une flotte de nettoyeurs en cas de marée noire. 

 

Olympia Roumier

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