Quel avenir pour le glyphosate ?

Le glyphosate est un herbicide total qui a la particularité de tuer tous les types de végétaux et de nettoyer intégralement un terrain. Celui-ci est notamment contenu dans le Roundup et est particulièrement utilisé dans l’agriculture. Classé cancérigène probable par l’OMC, l’Europe a tout de même reconduit son utilisation jusqu’en 2023. Malgré cette décision, Emmanuel Macron a annoncé l’année dernière qu’il souhaitait interdire cet herbicide en France avant 2021.

Pour y parvenir, le gouvernement prévoit « d’augmenter au 1er janvier la redevance pour pollution diffuse des phytosanitaires » et a mis en place un site web afin d’accompagner les agriculteurs. Ce site a pour objectif de « partager les bonnes pratiques » et présente un volet « témoignages » où des paysans expliquent pourquoi et comment ils se sont passés du glyphosate.

Un rapport de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) s’est d’ailleurs penché sur les alternatives à ce pesticide. Parmi celles-ci, on retrouve l’usage d’autres produits phytosanitaires tels que le fluroxypyr ou le clopyralid. Sont aussi évoquées des solutions non chimiques dont notamment un panachage de pratiques agricoles comme l’implantation de jachères, la rotation des cultures ou encore un plus grand travail du sol. Une entreprise bretonne tente aussi de développer un herbicide « naturel ».

8 800 tonnes de glyphosate vendues en France en 2017

Car actuellement, l’agriculture française est une grosse consommatrice de glyphosate. En 2017, 8 800 tonnes de ce pesticide ont été vendues en France. L’association écologiste Générations futures vient d’ailleurs de décerner aux départements qui ont acheté le plus de glyphosate en 2017, des “Glyph’Awards”, une récompense ironique. Le Vaucluse arrive en tête avec 1,25 kg de glyphosate acheté par hectare de surface agricole. Viennent ensuite les départements à forte culture de cannes à sucre tels que La Réunion ou la Martinique ainsi que les départements viticoles comme la Gironde ou l’Hérault.

Certaines associations souhaiteraient une interdiction encore plus rapide du glyphosate ainsi qu’un abandon de tous les pesticides. C’est notamment le cas des « pisseurs involontaires de glyphosate ». Ces 22 militants bretons ont déposé plainte à Saint-Brieuc le mardi 20 novembre après avoir découvert une forte dose de glyphosate dans leur urine. Ce n’est pas la première fois que des analyses d’urine sont utilisées mais les « pisseurs involontaires » ont pour objectif d’inonder la justice de plaintes afin d’accélérer l’interdiction de l’herbicide.

De son côté, la multinationale de l’agrochimie Monsanto, a fait appel d’une décision de la justice américaine qui la condamne à verser 248 millions d’euros à un jardinier américain atteint d’un cancer. En effet, l’entreprise est confrontée à plus de 4 000 plaintes aux Etats-Unis et souhaite éviter la création d’une jurisprudence. En France, une association existe pour les victimes des pesticides, l’association phyto-victime, mais seulement deux procès sont en cours contre Monsanto.

Sébastien Ortiz.

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