RSE et greenwashing chez EDF

Le 22 octobre dernier, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) a déposé à Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, une liste de recommandations à ajouter aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations-Unies destinés aux entreprises, afin de leur accorder une notoriété dont ils ne bénéficient pas. En conséquence de cette absence de visibilité, seulement la moitié des plus grandes entreprises française (membres du SBF 120) mentionnent les ODD dans leur rapport de développement durable de 2017. Parmis ces objectifs, ceux d’une énergie propre à un coût abordable et de consommation et de production responsables.

Mais le dépôt de cette demande ne s’inscrit-il pas dans une démarche de greenwashing des entreprises sur la gestion des déchets énergétiques, dans laquelle la RSE tient un rôle opportunistes pour les sociétés ?

 

Parmis les entreprises qui pratiquent le greenwashing, les producteurs d’énergie occupent une place de choix : en 2009, l’ONG des amis de la Terre avait décerné à EDF le prix Pinocchio du greenwashing, la société ayant été épinglée à de nombreuses reprises par le jury de déontologie publicitaire.

Pourtant, depuis les années 60, la Responsabilité Sociétale des Entreprise (RSE) est censée veiller à la bonne prise en compte, sur la base du volontariat, des enjeux environnementaux et éthiques par les entreprises. Mais son caractère facultatif s’inscrit dans le processus de greenwashing auquel prennent part toutes les sociétés.

Au vu de l’impact inexistant de la RSE sur les modes de production des entreprises d’énergies, il apparaît clair qu’il s’agit d’un élément à inscrire dans une démarche de greenwashing. Dans les faits, cela se caractérise par un enjeu d’environnement que les entreprises mettent en avant dans des stratégies de communication sans en prendre vraiment compte, mais c’est également valable sur le plan juridique, où les sociétés peuvent mettrent en avant la RSE, comme un élément intrinsèque à leur identité.

 

Ainsi, en 2015, le fournisseur d’énergie français publie un bilan prétendant que 98% de son électricité est produite sans CO2, de quoi passer sous silence les émissions de gaz dues aux stratégies de traitement des déchets — pourtant non négligeables au vu de l’importance du nucléaire dans le processus de production de l’énergie distribuée par EDF —, occultant au passage l’impact écologique de l’accumulation d’uranium.

De la même manière, en jouant sur la promotion d’outils de production d’énergie alternatifs de l’Etat, derrière une campagne de sensibilisation à l’éolien par le biais d’un concours sur le jeu en ligne Minecraft, EDF se targue que 87% de son énergie est produite par des éoliennes. Un procédé qui ne mentionne évidemment pas les problèmes causés par l’extraction des métaux servant à la fabrication des aimants situés à l’intérieur des éoliennes. Ceux-ci sont la cause de la formation de lacs de déchets toxiques, en Mongolie particulièrement, où les niveaux de radioactivité sont supérieurs à ceux mesurés à Tchernobyl. Une pollution coûtant la vie à nombre d’habitants chinois, dont le pays est le principal exportateur des métaux servant à la fabrication des aimants d’éoliennes, à raison de 2000 tonnes de déchets par an.

 

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