Méthanisation : quand nos déchets fournissent le réseau de gaz naturel

800 millions d’euros d’ici cinq ans et 2 milliard d’ici à 2020. Voila les sommes évoquée le 09 novembre dernier par Isabelle Kocher, PDG du groupe ENGIE. Ces fonds devraient servir au développement de l’exploitation du biogaz en France. L’occasion de mieux comprendre le fonctionnement de ce secteur.

 

Le principe est simple : utiliser le gaz dégagé par les déchets en décomposition  pour produire de l’énergie. Pour cela, il doivent être organiques (contenir de l’eau), et peuvent provenir de trois sources : agriculture, industries et municipalités. Ces déchets sont placés dans une cuve sans oxygène, dans laquelle ils poursuivent leur processus de putréfaction. Le gaz est ensuite récolté puis redistribué pour alimenter des systèmes de distribution de gaz à proximité de la cuve.

 

Selon France Nature Environnement, cette technique permettrait de sortir rapidement de l’utilisation des énergies fossiles, donc non renouvelables. L’objectif serait aussi de ne plus utiliser, à terme, les engrais chimiques. Le résidu des cuves étant ensuite utilisé comme engrais dans des parcelles agricoles. La méthanisation agricole représenterait ainsi 230 fermes en France selon un rapport du Ministère de la transition écologique sur le secteur. Des structures, qui doivent donc directement collaborer avec les acteurs du système de distribution du gaz en France.

 

Exploiter l’or gazeu

Autorisée depuis 2011, l’injection de biométhane dans les conduites de gaz naturel doit venir limiter l’exploitation des énergies fossiles. Le procédé attire donc les entreprises comme ENGIE et sa filiale GRDF, cherchant à exploiter cet or gazeu. Au point que des salons lui sont dédiés. Des associations voient aussi le jour afin de mettre en valeur le secteur.

Cet intérêt pour ce domaine particulier de l’énergie permet d’établir un lien avec les pouvoirs décisionnels pour Mourad Attarça et Maryvonne Lassale-de-Salins. En 2013,  ces deux chercheurs choisissent de prendre ce secteur particulier de l’énergie comme sujet d’étude. Partant du cas de deux personnes impliquées dans la filière, ils finissent par en déduire que ceux-ci sont des influenceurs des politiques, au point d’en être des “entrepreneurs”. Passant ainsi du statut de “d’entrepreneur à entrepreneur politique”. Une hypothèse à mettre en relation avec l’annonce de la PDG d’ENGIE faite dans le cadre de l’inauguration d’un nouveau site de méthanisation avec le ministre de la Transition écologique, François de Rugy.

 

De quoi y voir plus clair sur l’avenir du secteur. En attendant, rendez-vous en 2030 pour savoir si les 10 % de cette énergie se retrouvera dans la distribution de gaz comme annoncé dans la loi sur la transition énergétique du 17 août 2015.

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