Alimentation : Une alternative bio et végétarienne dans les cantines parisiennes

Plus d’un enfant sur deux mange à la cantine. «Le livre noir des cantines scolaires» de la journaliste Sandra Franrenet avertit sur les dérives de l’alimentation collective. «on sert à nos enfants des produits gavés de sucres, d’additifs, d’arômes artificiels et de pesticides, conditionnés puis réchauffés dans des barquettes en plastique qui contiennent des perturbateurs endocriniens… Ils proviennent de cuisines centrales qui sont de véritables unités de production, où l’on ne fait que rassembler les produits industriels.» déclare Sandra Franrenet.

 

Affiche réalisée par l’association Ensemble pour les Enfants de Bagnolet

 

Apprendre à manger varié, équilibré et des produits de qualité se fait notamment à l’école. A Bagnolet, le collectif de parents d’élèves Ensemble pour les Enfants, remet en question la qualité des produits donnés aux élèves. L’association a été créée par Fatima Ouassak en janvier 2018. Le but de ce collectif est «de promouvoir le bien-être et la bienveillance envers l’enfant» explique le site de l’EEB. Après avoir vu les plats servis à l’école, le collectif a mis au point un questionnaire soumis aux parents à la sortie des écoles. La qualité des repas est considérée comme « passable » par la majorité des sondés. Et 96% voudraient voir un plat végétarien servi chaque midi.

 

Affiche réalisée par l’association Ensemble pour les Enfants pour mettre en avant les résultats du sondage.

 

Entraîné par ce collectif, Tony Di Martino, maire de Bagnolet, a décidé de suivre ce mouvement et d’améliorer la qualité de l’alimentation des enfants dans les cantines depuis septembre 2018. Pour ce faire, il décide d’intégrer aux repas des aliments 100% bio cinq fois par semaine, contre une à deux fois jusqu’à maintenant. Et par la suite, incorporer au menu un plat végétarien à chaque déjeuner, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

« L’alternative végétarienne n’était pas encore mise en place à Bagnolet, le maire de la ville Tony Di Martino a dit qu’il le serait très probablement en janvier 2019.», explique Fatima Ouassak.

Cette initiative ne concerne pas seulement Bagnolet. La loi agriculture et alimentation, en commission des amendements de l’ancienne ministre de l’écologie Delphine Batho (PS), devrait enfin acter l’utilisation, au minimum, de 50% de produits bio et locaux dans les repas d’ici à 2022. Ce projet couvre les cantines scolaires et universitaires, aux centres de santé, sociaux et médico-sociaux privés ou publiques. Ils favorisent les circuits courts, la qualité et non les faibles coûts. Un projet en pleine réalisation, qui prend conscience que l’éducation alimentaire passe par la cantine pour la plupart des enfants.

 

Des chercheurs de l’Inra et de MS-Nutrition ont travaillé sur la question de la qualité nutritionnelle des repas servis dans les écoles. Les résultats publiés dans la revue Nutrients, le 13 février 2018 mettent en exergue une réglementation, comprenant 15 critères fréquentiels. Elle encadre la restauration scolaire française et vise à prendre en compte les habitudes alimentaires des élèves, à habituer les enfants à la diversité et à surveiller la qualité nutritionnelle des repas. Par exemple, les plats avec un apport protéines/lipides inférieur ou égal à 1 sont servis au maximum 2 fois dans une série de 20 repas successifs. 9,7 critères fréquentiels sont respectés sur 15. Cette étude permettra par la suite de suivre l’évolution de la qualité nutritionnelle journalière des repas en cantine, même avec des repas végétariens.

 

Sarah Hadrane

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