Un algorithme pour mieux connaître les microplastiques

Au fil de ces expéditions, les chercheurs du voilier Tara et sa fondation ont réussi à élaborer un algorithme. Ce dernier va permettre de déterminer l’origine des microplastiques présents dans les mers et océans. Le voilier Tara est actuellement en pleine collecte dans les fleuves européens.

Les mers et océans du monde entier n’ont plus de secrets pour le voilier Tara. Depuis une quinzaine d’années, la goélette a parcouru le globe dans le but de protéger l’environnement marin. Durant son existence, le voilier a participé à onze expéditions pour oeuvrer à la recherche environnementale.

Depuis le mois de mai, la goélette fait de nombreuses prélévations dans plusieurs fleuves européens. C’est ce que rapporte le quotidien Ouest-France, dans un reportage sur l’estuaire de la Loire. La presse régionale raconte une matinée de tests avec des chercheurs du CNRS. On apprend dans cet article que 80% des plastiques présents dans les océans proviennent des fleuves. Sans donner plus de détails, l’article évoque cette recherche de ces plastiques grands comme un grain de riz, issus pour 60% de l’industrie.

Une machine-algorithme

Sur le site de la Fondation Tara, on découvre que des études sur les microplastiques dans les océans ont déjà été réalisées. En 2014, la Méditerranée avait été fouillée par les chercheurs. De cette expédition, est née une machine qui sera utilisée pour comprendre et étudier les échantillons recueillis durant cette nouvelle recherche dans les fleuves. L’algorithme qui a été élaboré permettra ainsi de connaître rapidement la nature chimique des microplastiques retrouvés.

« Pour réaliser cet algorithme, une base de données d’apprentissage, composée de 969 spectres de microplastiques, a été créée« , détaille la fondation sur son site. Les premiers résultats recueillis par la machine montrent que le processus est très efficace pour identifier les plastiques classiques. « La base de données doit cependant être enrichie de spectres de microplastiques moins communs », ajoute les chercheurs dans leur rapport. « Cette méthode a été appliquée sur plus de 4000 spectres de microplastiques non identifiés. Le protocole de vérification a montré un écart de moins de 10 % entre les résultats de la méthode automatisée proposée et une expertise humaine. »

Les résultats de l’expédition Tara montrent aussi que seulement 10% de tous les microplastiques doivent être analysés pour donner un aperçu des échantillons à l’échelle mondiale et 17,7% à l’échelle locale, explique un compte rendu des premières rencontres nationales du GDR Polymères et Océans à l’université Paris-Est Créteil. L’objectif final est de créer un logiciel, nommé Poséidon, capable d’analyser la totalité des données recueillies.

Bastien Blandin

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