Maladie de Parkinson : chez les agriculteurs, c’est 13% de plus

Le 18 novembre 2019, sur le site du Télégramme, un article fait part des maladies qui touchent les agriculteurs. Dans ce papier, publié sur le site web du journal, un focus est fait sur la maladie de Parkinson. Comme l’explique le site franceparkinson.fr, cette maladie est « neuro-dégénérative et caractérisée par la destruction d’une population spécifique de neurones : les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau. Ces neurones sont impliqués dans le contrôle des mouvements ».

 

1 800 cas chaque année dans le monde agricole

 

1 800 nouveaux cas de cette maladie sont diagnostiqués par an, chez les agriculteurs, selon le Télégramme. Ce chiffre cité provient de santepubliquefrance.fr. Sur le site de l’agence française qui gère la santé publique, on lit effectivement que « 1 800 nouveaux cas par an se sont déclarés chez les exploitants agricoles âgés de 55 ans et plus, ce qui correspond à une incidence de 13 % plus élevée que chez les personnes affiliées aux autres régimes d’assurance maladie ».

Fondé en 2016 sous la ministre Marisol Touraine, son but est de surveiller, connaître et approfondir l’état de santé des français pour mieux adapter les politiques de santé publiques. Depuis 2014, l’agence a la tutelle d’autres entités travaille avec d’autres l’institut de veille sanitaire. comme l’Inserm : Institut national de la santé et de la recherche médicale. 

 

Farm Agri 11.2.12

(Image Flickr)

Mais, dans l’article dédié sur le site, évoquant les 1 800 nouveaux cas de maladie de Parkinson par an chez les agriculteurs, aucune étude ou aucun recensement ne sont cités. On ne sait pas d’où sort cette donnée. Cependant, on apprend que 25 000 nouveaux cas de cette maladie sont déclarés chaque année.

Le chiffre a plus que doublé entre 1990 et 2015. Sur la thématique, des liens sont mis en avant et renvoient, pour beaucoup, vers les écrits d’un chercheur : Sofiane Kab. Il a travaillé plus précisément sur la maladie et les liens entre le monde agricole et ce genre de pathologies

 

À lire sur Le Télégramme : Parkinson. Malade de sa profession

 

Mais, une étude a été réalisée par l’agence, avec l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) pour voir l’incidence de la maladie de Parkinson en fonction des caractéristiques agricoles des cantons français. Ce travail a été publiée dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (n°8-9), le 10 avril 2018. 

« Même si de nombreux arguments sont en faveur du rôle de l’exposition professionnelle aux pesticides pour expliquer cette association, on ne peut exclure que d’autres facteurs, liés au métier ou à l’environnement agricole, soient impliqués », expliquent les conclusions de ce rapport. Les antécédents familiaux, génétiques (associés à une maladie qui se développe jeune) ou encore la tabagisme pourraient entrer en compte. 

 

(Source : La CroixMaladie de Parkinson : hausse du nombre de personnes traitées)

 

Pourquoi les agriculteurs sont plus touchés ?

 

Les pesticides sont utilisés à 90% dans le monde agricole, en France. Par décret, le 4 mai 2012, le lien entre la maladie de Parkinson et les pesticides est officiellement reconnu et le lien entre ces derniers et un type de lymphome provoquant un cancer du système immunitaire est lui inscrit au journal officiel le 5 juin 2015. Mais en plus de cette maladie, de nombreuses autres touchent toutefois la population agricole. 59 sont reconnues dans leur tableau des maladies professionnelles, par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

Comparé aux 18 autres secteurs agricoles, la maladie de Parkinson touche 10% de plus de travailleurs viticoles. Selon le rapport « l’association la plus forte et robuste était observée chez les personnes vivant dans les cantons ayant une présence importante de cultures viticoles. Une étude cas-témoins parmi des agriculteurs français de cinq départements a également retrouvé une association entre la MP et le fait d’avoir travaillé dans une exploitation viticole ». Ce qui s’explique par le fait que 20% des pesticides (majoritairement des fongicides et insecticides) utilisés dans le pays le soient pour ce secteur.

 

À lire sur Mediapart : Commune par commune, la carte de France des pesticides 

 

 

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