Fongicides SDHI : Une commission indépendante alerte sur leurs dangers

En 2018, des scientifiques alertaient, dans une tribune dans Libération, sur les dangers des fongicides. Aujourd’hui, la commission nationale des alertes en santé publique estime qu’il existe bien un doute quant aux dangers de ces fongicides.

Les fongicides de types SDHI pourraient présenter des dangers pour la santé humaine.

Les fongicides de type SDHI  (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) pourraient bien constituer un danger pour la santé humaine peut on lire dans un article du quotidien Le Monde du mardi 19 novembre. En 2018, huit scientifiques français avaient publier une tribune dans le quotidien Libération pour alerter sur les potentiels dangers de ces insecticides.

En parallèle, la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (cnDAspe), une instance officielle indépendante constituée de 22 experts bénévoles, avait reçu une alerte par une équipe de chercheurs. Celle-ci indiquait que « leurs travaux avaient mis en évidence des dangers non pris en compte par les procédures d’évaluation des risques appliquées dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché des produits phytosanitaires. » Mardi 19 novembre, la cnDAspe a publié un avis estimant que ces inquiétudes fondées.

Les SDHI, comment ça marche ?

Ces sont utilisés pour lutter contre la prolifération des moisissures sur les plantes. Ils ont été autorisés en France en 2013. Ils sont principalement pulvérisés sur le blé, le colza, la vigne, les fruits, les légumes et l’entretien des pelouses privées ou publiques … Selon la tribune publiée dans Libération « en France ce sont de l’ordre de 70 % des surfaces de blé tendre et près de 80 % de celles d’orge d’hiver qui sont traitées par les SDHI. »

La plupart de ces produits agissent sur le succinate déshydrogènase « un composant universel et clé de la chaîne respiratoire mitochondriale (N.D.L.R ; qui fournissent de l’énergie aux cellules) de tous les organismes vivants », indique des scientifiques (pour la plupart signataires de la tribune dans Libération) dans la revue  PLoS One.

Les chercheurs ont testés huit fongicides sur des cellules d’abeilles, de verres de terre et d’humain.

Que leur reproche-t-on ?

Les SDHI agissent sur le système respiratoire des cellules. «  Toutefois, en raison de la fonction quasi-universelle de la SDH dans la respiration cellulaire et le métabolisme mitochondrial, on peut supposer que tout organisme vivant exposé à ces substances pourrait également être affecté et que les conséquences de l’exposition à la SDHI pour les organismes non ciblés apparaissent comme un problème majeur », indiquent les scientifiques dans Plos One.

Ceux-ci ont testé huit SDHI sur des cellules d’abeilles domestiques, de lombrics et d’humains. Les effets des SDHI varient en fonction de la sensibilité de chaque espèce. Chez l’humain, les scientifiques redoutent que les SDHI augmentent le risque de « développement de diverses tumeurs et cancers » mais aussi celui des maladies neurodégénératives.

Les chercheurs estiment que le recul sur l’usage de ces produits n’est pas suffisant pour connaître l’étendue des conséquences sur la santé humaine des personnes les plus exposée la plupart des produits étant autoriser depuis moins de 10 ans.

L’Agence de sécurité sanitaire (Anses), qui avait estimé en janvier qu’aucune alerte sanitaire n’était immédiatement justifiée, a indiqué, après la publication dans PLos One, poursuivre « ses travaux concernant de potentiels effets de ces substances sur la santé en conditions réelles d’exposition ».

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