Les autochtones dans les médias québécois

Alors que 4,3 % de la population totale canadienne se revendique d’identité autochtone, la présence dans les médias de presse généraliste québécoise reste faible.  

Des taux de suicides anormalement élevées chez les autochtones canadiens. C’est le constat dressé le vendredi 28 juin par Statistique Canada : Taux de suicide chez les Premières Nations, les Métis et les Inuits (2011 à 2016) : résultats de la Cohorte santé et environnement du recensement canadien (CSERCan) de 2011.
Dès lors, la presse généraliste québécoise sort des articles, résumant l’étude. « Fort taux de suicide des autochtones révèle une étude », « Statistique Canada : fort taux de suicide des Autochtones entre 2011 et 2016 », « Suicide chez les autochtones : les femmes et les jeunes plus à risque »…

Le sujet est sérieux, en effet, il y a de 3 à 9 fois plus de suicide chez les Premières Nations, Métis et Inuits que chez les non-autochtones.
Effectuant une veille sur les populations autochtones canadiennes, j’avais déjà fait des recherches sur la problématique, notamment dans la région du Nunavik.


En réalité, le sujet est connu depuis longtemps et de nombreuses études avec des chiffres similaires sont déjà sorties.
De ce papier, je me suis demandé de quelle manière les médias généralistes traitaient les problématiques concernant les autochtones en me basant sur 3 médias : La Presse, Le journal de Montréal et TVA Nouvelles.

Dans les moteurs de recherches internes, La Presse comptabilise plus de 30 000 résultats alors que le journal Le Montréal et TVA Nouvelles environ 1000 recherches.

La représentation des autochtones dans les médias est très décriée, comme l’indique Cyndy Wylde, doctorante, chargée de cours à l’UQAT. Les médias généralistes commencent à créer des rubriques spécialement réservées aux autochtones comme Radio-Canada en 2016 avec  « espace autochtone ».

Alors, si les médias généralistes n’arrivent pas à combler la demande d’articles sur les autochtones, bien qu’ils créés des rubriques spéciales (ce qui est discriminant car les autochtones sont alors mis à part dans les médias), j’ai cherché si les autochtones avaient leurs propres médias.

Je suis tombé sur cet article universitaire « Que ce soit en considérant les nouveaux ou les anciens médias, les entreprises médiatiques autochtones sont à la croisée des chemins. Du point de vue économique, elles sont confrontées à une réduction des aides gouvernementales de sorte qu’elles sont condamnées à produire des médias communautaires avec de moins en moins de moyens. Les bienfaits de la mise en réseau d’informations à des fins stratégiques s’évanouissent. De fait, l’hybridité du statut des médias autochtones, mi-communautaires mi-publics, comporte une dose importante de précarité. », à l’image du réseau APTN, Aboriginal Peoples Television Network, qui « demeure largement tributaire du financement public ».

Ainsi, les autochtones ont crée leurs médias. APTN a été fondé en 1992 pour répondre aux besoins autochtones. Mais fracture numérique oblige, les régions nordiques du Québec ont plus de difficultés dans le web. C’est ce qui freine le développement de leurs médias. Alors, « en somme, les médias autochtones, anciens et nouveaux, obéissant à des logiques
économiques diversifiées témoignant de leur statut hybride et ambigu tout comme de la difficile intégration des communautés qu’ils représentent au récit historique de
l’enchevêtrement canadien des nations autochtones et non autochtones. »

 

Kilian Le Bouquin

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