La pollution de l’air touche aussi et surtout les sans-abris

En France et dans le monde, certaines grandes villes sont confrontées à de très forts taux de pollution de l’air. Récemment, une étude européenne a montré que vivre un an à Paris équivaut à fumer 183 cigarettes. Mais cette étude a été menée sur des Parisiens lambda qui travaillent pour certains en intérieur et qui ont un toit sur la tête. Mais qu’en est-il des sans-abris, bien plus exposés à la pollution de l’air ? 

Aux Etats-Unis, alors que la baie de San Francisco était en proie à de nombreux incendies, des immenses nuages de fumée ont envahi la zone et pollué l’air. Parmi les personnes touchées par cette pollution, les sans-abri, relate The Huffington Post dans un article publié le 19 novembre.

«Un des groupes les plus vulnérables de la région, les sans-abris, n’ont pas pu facilement trouver la sécurité à l’intérieur», lit-on sur le site d’information, qui donne ensuite la parole à Jennielynn Holmes, directrice de l’abri de Catholic Charities of Santa Rosa. 

«Les personnes logées ont le sursis de leur maison en soirée, certaines avec des emplois ont le sursis du bureau pendant la journée, a-t-elle souligné. Ces personnes n’ont aucun des deux. Elles sont exposées toute la journée.»

Maladies respiratoires et cancers

Or«la pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé. La pollution de l’air en milieu urbain accroît le risque de maladies respiratoires aiguës (pneumonie, par exemple) et chroniques (cancer du poumon, par exemple) ainsi que de maladies cardiovasculaires», explique l’OMS.

En 2017, en France, au moins 510 sans-abris sont décédés, selon le collectif Morts de la rue. © ilyessuti / image libre de droits

En 2017, en France, au moins 510 sans-abris sont décédés, selon le collectif Morts de la rue. © ilyessuti / image libre de droits

En 2011, l’Observatoire canadien de l’itinérance, le principal institut de recherche sur les sans-abris du pays, mène une enquête sur la santé des sans-abris et sur les conséquences du changement climatique.

«La mortalité liée à la pollution atmosphérique pourrait augmenter de 20 à 30 % d’ici 2050, affectant significativement les sans abri à cause de la haute fréquence de leurs maladies respiratoires et cardiovasculaires et du temps qu’ils passent en plein air», indique le rapport. 

D’ailleurs, en France en 2015, l’Institut de la veille sanitaire (InVS) a constaté que, chez les sans-abris, «les principales causes de décès sont les maladies cardio-vasculaires, les accidents, les intoxications et les suicides».

Que faire ? 

A la mi-novembre, la ville de New Delhi en Inde enregistrait un très fort pic de pollution : 378 microgrammes de microparticules par mètre cube d’air contre le seuil de 25 à ne pas dépasser selon l’OMS.

Constatant la dangerosité d’une telle pollution pour les sans-abris,«le gouvernement a annoncé la distribution de 10 000 masques contre la pollution. Une protection jugée toutefois inefficace par les experts», lit-on sur France 24

À Paris et dans les autres grandes villes françaises, aucun dispositif de sécurité n’a été mis en place à destination des SDF.

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