Face à la pollution de l’air, les enfants sont les plus vulnérables

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 600.000 enfants sont morts dans le monde à cause de la pollution de l’air en 2016.

1.8 milliards d’enfants dans le monde respirent un air pollué (Photo Flickr).

Les nouveau-nés et les enfants sont les plus touchés par la pollution atmosphérique. C’est ce que révèle un rapport publié en octobre dernier par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ainsi, 93% des enfants âgés de moins de 15 ans respirent chaque jour un air pollué. Et ce que ce soit en extérieur, ou à l’intérieur des habitations.

« La pollution de l’air empoisonne des millions d’enfants et détruit leur vie« , déplore le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, sur le site Internet de l’organisation. Au total, 1.8 milliards d’enfants dans le monde sont victimes de ce phénomène.

A hauteur d’un enfant, les quantités en NO2 sont plus élevées

D’après l’OMS, la pollution de l’air touche en grande majorité les enfants car leur rythme respiratoire est différent de celui d’un adulte. Un enfant respire plus rapidement, ce qui l’amènera à absorber plus de polluants.

La taille joue également un rôle majeur. Plus petits, les enfants sont donc plus proches du sol, d’où émane une forte concentration en polluants. Selon une étude réalisée par l’ONG Deutsche Umwelthilfe en octobre, les enfants sont jusqu’à 37% plus exposés à la pollution atmosphérique que les adultes. L’étude révèle ainsi que les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) sont bien plus élevés à un mètre d’hauteur du sol qu’à deux mètres, avec un écart moyen de près de 7,2%.

Ces chiffres sont le résultat d’analyses menées dans les rues de six villes allemandes. Selon Dorothee Saar, responsable du contrôle de la pollution atmosphérique à la Deutsche Umwelthilfe, il s’agit « d’une photographie honnête de beaucoup de villes d’Europe », même si le phénomène touche plus particulièrement les pays à revenu faible et intermédiaire. En France, les particules fines sont la 3ème cause de mortalité, avec 48.000 morts en 2016. A Paris, la pollution atmosphérique est bien au-delà des taux réglementaires fixés par l’Union européenne. Selon un bilan de la qualité de l’air publié par Airparif en 2017, 1.3 millions de Franciliens, soit 10% de la population française, sont exposés chaque année à des quantités de dioxyde d’azote supérieures à 40 microgrammes/m3.

Pourtant, l’air à l’intérieur des habitations reste bien plus dangereux qu’en extérieur pour les enfants et les nouveau-nés : en effet, les techniques et les combustibles utilisés en cuisine, pour s’éclairer ou chauffer le domicile sont très polluants.

Un danger pour le développement des enfants

La pollution atmosphérique nuit à la santé et à la croissance des enfants, dont le corps et le cerveau sont en pleine construction. L’exposition aux particules toxiques peut ainsi retarder la croissance pulmonaire de l’enfant, entraîner des troubles respiratoires tels que l’asthme, ou encore une diminution du développement du cerveau.

« C’est inexcusable. Chaque enfant doit être en mesure de respirer un air non pollué de façon à pouvoir grandir et s’épanouir pleinement », affirme le directeur général de l’OMS.

Le chiffre fait froid dans le dos : 600.000 enfants âgés de moins de 15 ans sont décédés à la suite d’infections aiguës des voies respiratoires, provoquées par la pollution de l’air.

Annabelle Georges

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *