L’incinération : brûler des déchets pour produire de l’énergie

Près de 800 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année en France, soit l’équivalent de 25 360 kilos de déchets par seconde. Face aux problématiques de gestion des ordures, l’incinération de celles-ci s’impose de plus en plus.

 

Chaque année, plus de 14 millions de tonnes de déchets ménagers sont valorisés dans les 127 incinérateurs français, selon la Fédération des services énergies environnement (FEDENE). Sous plus de 850°, objets jetés dans les déchetteries ou ordures de nos poubelles se transforment en fumée, dans les Unités d’incinération d’ordure ménagères (UIOM). La température élevée de l’incinération permet de concentrer et traiter les polluants chimiques, limitant la pollution de l’air. Aucun polluants biologiques ne lui résistent non plus, ce qui évite la propagation de virus, germes ou autres microbes.

 

La chaleur sert aussi à produire de l’électricité, ainsi qu’ à alimenter des réseaux de chauffage urbains ou industriels. La combustion d’une tonne de ces objets permet de produire 700 kWh d’électricité ou jusqu’à 1 500 kWh de chaleur. Tout n’est pas combustible, certaines matières tel que le verre ou le métal se déposent au fond de l’incinérateur et forment une boue grisâtre qu’on appelle, une fois triée, le mâchefer. Ces matériaux pourront être recyclés et remplacer le sable ou le gravier lors de chantiers publics.

 

Une partie de l’énergie créé est autoconsommé par les UIOM elle-mêmes, environ 22%. En 2014, Eurostat place la France en neuvième position du classement des pays européens valorisent leur déchets énergétiques. A l’époque, 34% des déchets municipaux français traités étaient incinérés avec valorisation.

 

De plus en plus d’énergie est produit en cogénération, cela a permis une augmentation de 40% de la production entre 2000 et 2014. Une partie de la chaleur produite est destinée à l’électricité tandis que la chaleur restante sert à chauffer l’eau ou produire de la vapeur pour le chauffage.

 

Un processus nocif pour la santé ?  

 

En 2001, l’Institut universitaire d’hygiène et de santé assure que “lorsque les émissions atmosphériques des UIOM respectent les nouvelles normes fixées par la Directive de décembre 2000, les risques associés sont toujours faibles, […] [avec un] impact sur la survie […] négligeable, au maximum de l’ordre d’une perte de 5 jours sur 15 ans, dans le scénario le plus pessimiste”

 

Entre 1990 et 2003, la mise aux normes des UIOM a permis de réduire les émissions de certains polluants par 30. En 2006, Actu Environnement publie dans l’un de ces articles que “le traitement des déchets n’a que peu d’impact sur les émissions de CO2.”

Les militants ne semblent pourtant pas du même avis. Certains ont fait part de leur inquiétudes quant à l’impact sur l’air, l’eau et les travailleurs de UIOM.  

 

En 2011, l’un d’entre eux se confiait à 20 Minutes : «la France n’a pas été en mesure de s’engager dans une politique nouvelle de gestion des déchets, plus respectueuse de l’environnement et moins coûteuse pour les citoyens.»

 

Plus récemment, au Danemark, un ingénieur et chercheur spécialisé sur les questions environnementales, Brian Vad Mathiesen s’exprimait sur le sujet, dans Libération. «C’est une

solution plus saine que l’enfouissement dans les décharges. Mais l’incinération doit rester une façon de traiter les déchets, et ne pas devenir une source de revenus, au risque de remplacer la gestion verte des déchets.»

 

En 2017, Reporterre recensé 50.000 personnes exposés à la dioxine, polluant organique dangereux pouvant causer la naissance de cancer, à cause d’un incinérateur. L’association Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid), précise que l’arrêté sur l’incinération d’août 2010 prouve, selon elle, que les normes n’étaient pas suffisante. L’association défend le fait que les contrôles des incinérateur sont “insuffisants et souvent non inopinés, des rejets importants se produisent toujours, notamment pendant les nombreuses phases d’arrêts, de redémarrage et de dysfonctionnement des fours où les systèmes d’épuration et d’analyses peuvent alors être interrompus”

 

Planète Energies rappelle que seul 1% de la consommation énergétique du pays pourrait être assurée si la moitié de tous les déchets ménagers français, étaient revalorisés.  

 

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