Les produits alimentaires « bio » le sont-ils vraiment ?

produits bio

L’agriculture biologique, en principe plus respectueuse de l’environnement, du bien être animal, prohibant l’utilisation de pesticides, est garantie par le label vert pomme « AB ». Pour obtenir ce label, les producteurs doivent se conformer à un cahier des charges et un ensemble de règles. Cependant les produits bio le sont-ils vraiment ? Qui assure les contrôles ?

 

Logo vert sur champs de blé… et le packaging des produits bio semble convaincre les consommateurs. L’agriculture biologique se distingue de l’agriculture conventionnelle par une non utilisation de pesticides et d’organismes génétiquement modifiés (OGM). Elle est plus respectueuse de l’environnement. En principe, les règles qui encadrent l’agriculture biologique doivent être les mêmes dans toute l’Europe et les produits importés sont soumis aux mêmes exigences

Selon le règlement européen, pour être reconnus comme biologiques, les produits doivent provenir d’un pays dont la règlementation ont été jugé comme équivalente à celle de l’UE (actuellement seulement une dizaine de pays ). Soit avoir été contrôlés et certifiés par un organisme reconnu et supervisé directement par la Commission européenne sur la base de son cahier des charges reconnu équivalent par la Commission

Seulement, il semblerait que si le contrôle des produits achetés est strict sur le papier, il n’est peut être pas  fiable à 100 %. Des organismes certificateurs agréés par l’UE surveillent pourtant à la loupe ces importations. Ils vérifient sur place le respect de la législation, de la semence jusqu’au produit fini. Il s’agit d’organismes privés ( comme Ecocert ), l’administration européenne ne contrôle pas sur place. C’est à l’entrée dans l’Union européenne que les produits sont inspectés par les douanes, mais le produit ne garde pas de trace des pesticides utilisés, qu’ils soient autorisés ou pas.

L’association «60 millions de consommateurs analysait dans son numéro d’avril 2018, la présence de toxiques dans des produits bios. Par exemple : « trois des douze miels présentent des résidus de pesticides. Famille Mary et Cote Miel, provenant d’Amérique du Sud, contiennent un résidu de glyphosate, en quantités limitées. La Vie claire a tout juste la moyenne du fait de deux dérivés d’un pesticide utilisé pour lutter contre un parasite des abeilles, mais interdit dans l’agriculture bio »

L’exemple de la banane

Certain.e.s consommateur.ice.s et collectifs prétendent que les bananes bio importées par exemple d’Équateur ou de République Dominicaine seraient traitées avec des pesticides interdits par l’Union européenne. Mais que pour ce principe d’équivalence de l’Union européenne pour les pays tiers, l’inscription bio est mentionnée sur les produits lors de leurs ventes. Tandis que les bananes biologiques provenant de Guadeloupe et des Antilles seraient soumises aux mêmes réglementations françaises.

La réalité est en fait plus complexe que cela. Les organismes de contrôle appliquent un ensemble «de règles et de contrôles» que «l’UE a reconnu comme équivalents à ses propres règles en matière de production biologique», explique la Commission européenne. «Ainsi, certains organismes de contrôle autorisaient l’utilisation de produits phytosanitaires qui ne sont pas employés dans l’Union européenne (comme ceux traitant des maladies non présentes en Europe et pour lesquels il n’existe pas de règles au niveau de l’Union)», précise-t-elle. 

Cependant les bananiers de Guadeloupe et des Antilles ont longtemps été pulvérisées avec du Chlordécone pour combattre un insecte dévastant les bananeraies. Ce pesticide est suspecté d’avoir empoisonné durablement les sols et les populations. Emmanuel Macron avait proposé une hausse du financement du plan chlordécone d’un million d’euros, mais d’ici 2020. l’Assemblée nationale a rejeté, vendredi 9 novembre, une nouvelle hausse des crédits du plan chlordécone.

La loi Egalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous a été promulguée le 1ernovembre 2018. Elle est censée notamment garantir « le respect des standards européens dans les accords internationaux » ou encore encourager « Les signes officiels de qualité et d’origine à inclure dans leur cahier des charges un volet de pratiques environnementales ».

Perrine Juan

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *