Le bio entre à l’hôpital

Les restaurants collectifs devront proposer à compter de 2022 au moins 40% de produits locaux dans leurs menus dont 20% de produits bio. Une mesure qui sera également effective dans les hôpitaux où la question alimentaire fait partie intégrante du parcours de soins.

 

Le bio fait son entrée dans les hôpitaux, un objectif récurrent dont la mise en place n’aura pas été des plus simples. Une circulaire de l’Etat français datant de l’année 2008 avait demandé d’atteindre les 20% de bio dans la restauration collective publique d’ici 2012. Mais changer les façons de faire demande du temps et le bio dans les établissements de santé était toujours proche du zéro lors de l’année fatidique. Dix ans plus tard, l’objectif prend tout son sens avec des mentalités qui évoluent. Le gouvernement a présenté en juin dernier son programme “Ambition Bio 2022”. Atteindre les 20% de bio en restauration collective est de nouveau à l’ordre du jour. L’agence bio portera, dans les années à venir, de nombreux programmes de promotion. Le personnel de restauration doit donc s’adapter à la surcharge du travail et réapprendre à travailler les produits frais. Une alimentation saine sans composés chimiques pour des plateaux-repas qui sont guère appréciés par les patients, familles et personnels des établissements de santé.

Des budgets repensés pour produire des menus qui mettent également en avant les filières agricoles du territoire. Produits laitiers, fruits et légumes ou encore céréales sont issus des producteurs bios locaux. D’autres établissements élaborent directement leur propre potager. Un concept fréquent en provenance des Etats-Unis.

 

Des menus élaborés avec les médecins

Si la mesure doit progressivement entrer en vigueur, certains hôpitaux ont opté pour cette façon de manger depuis de nombreuses années. Précurseur, l’hôpital de Lannemezan s’y est essayé dès 2013 en tentant de diminuer les protéines de viande et atteindre un tiers des achats en bio. Pour recenser les restaurants collectifs qui utilisent des produits bio, le site restaurationbio.org classe tous les secteurs. Celui de la santé n’y figure pas en bonne position, seul un CHU y est noté à Reims. Si le bio a un coût, il peut aussi réduire le nombre de jours d’hospitalisations. En concertation avec les personnels en cuisine, les médecins travaillent sur l’élaboration des repas qui peuvent permettre aux patients de sortir plus tôt. Bien manger permet d’éviter certaines maladies chroniques comme l’obésité, le diabète ou encore les maladies cardiovasculaires. Après un premier essai infructueux en 2008, le gouvernement en place espère que les hôpitaux suivent le processus bio afin de réorganiser les plateaux-repas des patients.

Mathieu MARIN

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